Plaine alluviale : quand la Municipalité fait carrière (Le Journal de Saint-Germain n°774)
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La plaine alluviale a été le lieu d’épandage des eaux usées de la ville de Paris pendant plus d’un siècle et est lourdement polluée aux métaux lourds. La majorité y a vu un intérêt économique à court et moyen terme : l’exploitation de son sol sous forme de carrière de granulats destinés aux matériaux de construction en rachetant les terrains à la ville de Paris.

Ce projet, satellite de celui du port Seine Ouest Métropole situé à Achères, pose de nombreuses questions. En premier lieu, celle de la responsabilité historique de la Ville de Paris qui se défait partiellement de ses obligations de pollueur-payeur dans un protocole financier déséquilibré. En second lieu, celle de l’impact sur la biodiversité en particulier et l’environnement en général. Si les carrières peuvent être parfois une opportunité pour la biodiversité, il convient d’étudier avec attention l’état initial du milieu naturel et de le mettre en regard avec la longue phase d’exploitation de la carrière évaluée à 20 ans. Rappelons que le site est inventorié en tant que zone naturelle d’intérêt, écologique, faunistique et floristique.

La majorité municipale a choisi d’engager la commune dans cette entreprise économique avant même de pouvoir disposer de l’ensemble des éléments. Les modalités de dépollution pas plus que le projet dit de « reconquête écologique » ne sont arrêtés.

Arnaud Péricard et son équipe nous proposent un projet du monde d’avant, celui des intérêts financiers du secteur économique du BTP et de l’exploitation des ressources naturelles non renouvelables.Il aurait pourtant pu être un projet du monde d’après, celui de la transition écologique qui choisit l’économie circulaire et les matériaux bio-sourcés à l’heure du réchauffement climatique et de l’effondrement du vivant.

Ensemble, demandons un débat citoyen sur ce sujet majeur qui engage l’avenir de la commune.